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Alain_Lasserre_et_Battita_Baqué

L’exercice écoulé de la coopérative souletine a accouché...

d’un chiffre d’affaires record, mais largement à relativiser par rapport à une baisse des volumes.

En découvrant le  chiffre d’affaires de la coopérative pour l’exercice 2024, qui se monte à un peu plus de 9,5 millions d’euros, on pourrait penser que la situation est resplendissante. D’autant que ce C.A. n’a pas été réalisé sur 12, mais sur 11 mois, puisque le dernier exercice a eu une durée amputée d’un mois du fait du changement d’arrêté des comptes, fixé désormais au 31 mai contre le 30 juin auparavant, afin de s’adapter au rythme de travail des éleveurs. Toutefois, ce résultat est à relativiser comme l’explique le Directeur d’Axuria, Battita Baqué : « Ce niveau historiquement haut est essentiellement dû à une conjoncture de marché haussière des prix. Alors qu’au niveau des volumes nous sommes plutôt sur des niveaux identiques voire moindres. » Le problème de ces baisses de niveaux ne concerne pas spécifiquement les ovins. Avec environ 50 000 agneaux de lait commercialisés, les chiffres font plutôt preuve de stabilité, mais là encore tout n’est pas si simple : « le marché espagnol s’est révélé assez porteur cette année avec des prix assez élevés sur la première période (novembre-décembre), mais le point négatif c’est le manque d’approvisionnement dont nous avons été victimes », précise le Directeur de la coopérative.

Nouveauté en 2024, l’ouverture au-delà de la Soule du périmètre d’intervention

En clair, la demande est plus forte que la production des adhérents.  Du côté de l’activité bovine, les écueils sont plus nombreux encore. « Les évolutions tarifaires tant à l’achat qu’à la vente ont été importants, avec pour conséquence trois augmentations de grille durant l’exercice en interne de façon à pouvoir nous ajuster sur le marché haussier » explique Battita Baqué. Pärmi les principales nouveautés de l’exercice écoulé, l’ouverture du périmètre d’intervention d’Axuria, au-delà de la Soule : « cela nous a permis d’intégrer de nouveaux éleveurs au sein de la coopérative, explique le président Alain Lasserre, qui pour certains étaient des apporteurs réguliers. » Au total cela représente une quinzaine de nouveaux adhérents. Point sensible relevé lors de cette AG, la situation sur le secteur du maigre. « C’est le marché historique de la coopérative dont nous avons voulu nous émanciper en favorisant l’engraissement de façon à pouvoir travailler avec la restauration locale afin d’apporter de la valeur ajoutée aux éleveurs, reprend Battita Baqué. Hélas nous nous trouvons devant une baisse du nombre d’animaux en France et même dans toute l’Europe, et évidemment la Soule ne fait pas figure d’exception. »

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« Alain Lasserre (Président) et Battita Baqué (Directeur) ont fait le point sur l'exercice écoulé d'Axuria. »

Raisonner sur le long terme

Sur les deux dernières années, on note en effet 3 % glissants de baisse, soit 100 000 vaches et 200 000 veaux en moins par an en France.  Une chute due notamment aux différentes épidémies. « En rajoutant à cela les départs à la retraite, cela donne une tendance baissière à la production, reprend le Directeur d’Axuria. En plus de cela l’Espagne et l’Italie bénéficient de programme d’Etat liés à l’engraissement. Ce soutien leur permet de doubler leurs prix et en conséquence les éleveurs préfèrent privilégier ce circuit plus rapide que celui de l’engraissement via notre réseau ». C’est pourquoi Alain Lasserre et les dirigeants de la coopérative en appellent à la solidarité de tous : « L’ensemble de nos adhérents se sont engagés dans un projet collectif. Un atelier de découpe a été créé en 2018 sur le territoire pour faire vivre toute une filière avec tous les emplois associés. Notre action n’a de raison d’être que sur le long terme, c’est donc ainsi qu’il faut raisonner ». Tout en rappelant que la coopérative permet aux adhérents de bénéficier d’aides, non seulement pour accompagner les jeunes appelés à reprendre des exploitations sur le territoire, « il va y avoir des opportunités compte-tenu des nombreux départs à la retraite », mais aussi pour la totalité des éleveurs via une caisse de solidarité ou encore des avances de trésorerie dans le cadre de l’engraissement animalier.

Texte et photo : Fabrice Borowczyk

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