Le réseau de chaleur bas-carbone...
d’Oloron Ste Marie et Bidos a été inauguré après onze mois de travaux.
Après onze mois de travaux et un coût total de 14 millions d’euros, le BOSC (Bidos Oloron Société de Chaleur) a officiellement vu le jour. Portée par Dalkia (filiale EDF) dans le cadre d’une délégation de service public de 25 ans, l’opération a été soutenue techniquement et financièrement à hauteur de 5,7 millions d’euros par l’Etat via l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie) dans le cadre du Fonds Chaleur. Ce nouveau réseau de chaleur bas-carbone constitue un levier majeur pour la décarbonation du territoire tout en répondant aux enjeux économiques locaux. C’est vendredi 6 juin que le BOSC a été inauguré en présence nombreux élus (député, sénatrices), du Préfet Jean-Marie Girier, de Sylvie Jéhanno (présidente directrice générale de Dalkia) et de Bernard Uthurry en sa qualité de président du SIRCOB (Syndicat Intercommunal de Réseau de Chaleur d’Oloron-Bidos). Ce réseau vertueux et bas-carbone est alimenté à 87 % par des énergies renouvelables et de récupération locales. Ici c’est le bois qui va permettre à divers établissements locaux (lycées, hôpital) mais aussi industries (Messier-Dowty, Lindt) de consommer de l’énergie dite vertueuse.
Au total le réseau de chaleur permettra d’éviter 4 700 tonnes de CO² chaque année
« Il est important de faire de la pédagogie, explique Sylvie Jéhanno, la décarbonation cela consiste à réduire l’émission de CO² », pour qui le BOSC est la preuve formelle que « les alliances public-privé ça fonctionne. » La directrice a tenu à saluer en ce sens l’engagement des deux grosses industries locales, avec pour chacune une utilisation différente de l’outil. Si Safran sera un important consommateur saisonnier par rapport au chauffage, la chocolaterie suisse l’utilisera en permanence au profit de son process. Au total le réseau de chaleur qui s’étend sur huit kilomètres permettra d’éviter 4 700 tonnes de CO² chaque année, soit l’équivalent de 2 300 voitures retirées de la circulation. « Un tel réseau alimenté à 87 % par des énergies renouvelables et de récupérations locales, il est très rare d’atteindre de tels niveaux » souligne Sylvie Jéhanno. Dans une région qui n’en manque pas, c’est donc le bois qui a été choisi pour alimenter cette chaufferie. D’une puissance totale de 12 MW, elle valorise des résidus issus de l’exploitation forestière (bois abîmé, branchages, bois d’élagage… ) provenant d’un rayon de 100 kilomètres garantissant ainsi un approvisionnement local dans le parfait respect du PGF (Plan de Gestion de la Forêt) local.
Un outil pour le développement de l’emploi sur le secteur
En complément, la chaufferie sera équipée de panneaux photovoltaïques en toiture et d’un échangeur thermique couplé à une pompe à chaleur venant optimiser les performances énergétiques et environnementales de l’installation. Pour Mathieu Anglade, Directeur Régional de l’ADEME, « c’est un projet exemplaire dont l’aboutissement résulte d’un engagement fort du territoire depuis de nombreuses années. Associant l’intérêt public et privé, le réseau de chaleur présente la particularité de desservir à plus de deux tiers des sites industriels sur leur process. Nous avons décidé d’accompagner ce projet car il s’appuie également énergétique menée par l’ensemble des utilisateurs. » Enfin dernier atout, et non des moindres, du BOSC, l’aspect social et développement économique qui pourrait en découler. « Les jeunes sont très proches de l’environnement, mais paradoxalement, ils ne se tournent pas facilement vers les métiers relatifs aux énergies renouvelables et nous avons beaucoup de mal à recruter, pourtant nous avons des besoins importants », explique Sylvie Jéhanno. En ce sens, Dalkia formera des demandeurs d’emplois aux métiers de la transition énergétique avec la mise en place de près de 2 000 heures d’insertion sociale sur 10 ans. « Dans ce laps de temps, nous souhaitons recruter entre 2 000 et 3 000 personnes et nous allons lancer une grande campagne d’information sur le sujet » conclut-elle.
Texte et photos : Fabrice Borowczyk